Pourquoi la haute couture enfantine ?

PHOTO : ANTOINE SAITO

Parce que la mode enfantine est un terrain de jeu fabuleux ! Lorsque Frou-Frou est née, en 2012, les cours que j’offrais s’adressaient aux enfants et aux parents intéressés à coudre pour leurs petits. Avec le temps, le programme s’est développé et désormais Frou-Frou offre aussi des cours aux adultes et aux adolescents qui cousent pour eux-même. Mais l’impulsion d’origine venait d’un désir de renouer avec le plaisir méditatif de la couture, avec un savoir-faire ancestral qui se perd, avec des coupes étudiées que l’on ne trouve plus dans les patrons commerciaux. Je voulais partager avec mes élèves le luxe de travailler avec des matières nobles, comme la soie, le coton, la laine ou le lin et de découvrir des techniques tombées dans l’oubli, car elles demandent du temps et de l’attention. Car même la couture raffinée peut être un jeu d’enfant…

À qui s’adressent les cours ?

À toutes les couturières et à tous les couturiers débutants, qui souhaitent confectionner des vêtements pour enfants ou pour eux-mêmes et apprendre des techniques de couture simples mais élégantes.

À tous les enfants âgés de plus de 8 ans, qui ont envie de plonger dans un univers de tissus, de rubans et de trésors divers ! Plusieurs cours ont été montés sur mesure pour eux. Ces cours cultivent, dans un cadre amusant, toutes sortes de qualités (la minutie, la patience, la confiance en soi) en leur apportant des connaissances qui complètent celles qu’ils apprennent à l’école (matériaux, calculs etc.).

Il n’est pas nécessaire de posséder une machine à coudre pour s’inscrire aux cours.

Un peu d’histoire personnelle

PHOTO : ANTOINE SAITO

Cette école est née d’un rêve : celui de poser chaque jour les yeux sur une table vierge, de plonger mes doigts dans une pile de tissus aux textures diverses, de fouiller dans les livres d’histoires pour y dénicher des techniques perdues et des patrons craquants qui ont échappé au regard distrait de la mode.

Quand j’étais petite, je rêvais de posséder les vêtements des héroïnes des livres que je lisais, des vieux films que je voyais. Je cousais des vêtements luxueux – ou complètement démodés – que je ne pouvais pas m’acheter. Je cousais aussi pour ressentir la satisfaction immense de relever un défi après l’autre.

J’ai toujours été entourée de femmes qui cousaient pour le plaisir et qui m’ouvraient parfois les portes de leurs armoires à tissus. Quelles merveilleuses cavernes d’Ali Baba ! Il y a une dizaine d’années, en héritant de plusieurs boîtes remplies d’étoffes rares, de rubans, de boutons et d’accessoires de toutes sortes, je me suis demandé quel avenir attendaient tous ces trésors. Et j’ai eu envie de leur donner une deuxième vie. D’ouvrir à mon tour les portes de mes armoires à tous ceux qui franchiront le pas de ma porte…

Marie-Christine LeTourneux

Marie-Christine LeTourneux détient un baccalauréat en Beaux-Arts de l’Université Concordia (Film Production) et est scénariste depuis 20 ans. Elle a acquis sa formation de couturière à l’école Larose, puis à l’École de coupe et de couture Zig-Zag